Le surentraînement et le dépassement

La plupart des triathlètes pensent que le surentraînement n’est pas quelque chose de grave. Après quelques jours de séances difficiles, il n’est pas rare de les entendre déclarer être surentraînés. Ils veulent dire par là qu’ils sont fatigués. La plupart ignorent ce qui se cache derrière ce terme. Le surentraînement est difficile à définir parce que les symptômes sont difficiles à repérer, ce sont rarement les mêmes pour deux triathlètes.

Le surentrainement est en fait une maladie grave. Très peu d’athlètes basculent dans le surentraînement, même si beaucoup pensent l’avoir été. Vous êtes surentraînés quand vous continuez de faire du sport malgré un état d’épuisement et toute une série de signaux et de symptômes alarmant qui vous indiquent que votre santé est en train de se détériorer. Quand vous êtes vraiment surentraîné, le simple fait de sortir du lit le matin est un exploit.

Vous devez comprendre que la condition physique et la santé sont deux choses distinctes. Vous pouvez être en forme, du moins par rapport au reste de la population, et pourtant ne pas être en bonne santé. La recherche de la condition physique peut d’ailleurs facilement engendrer des problèmes de santé.

Les surentraînement est un sujet grave. C’est l’une des pires choses qui puisse arriver à un athlète. Et pourtant, paradoxalement, pour atteindre un haut niveau de condition physique, c’est un état avec lequel il faut toujours filtrer. C’est un risque que vous devez prendre. La clef est de savoir récolter les fruits tout en évitant les problèmes. Filtrer avec le surentraînement est désigné sous le terme « dépassement de soi ». C’est le cœur d’une préparation de haut niveau. Comment se dépasser sans jamais basculer dans le surentraînement ?

Les symptômes du surentraînement sont nombreux et pourtant ils sont rarement les mêmes chez les athlètes surentraînés. C’est pour cela qu’il est aussi difficile d’en donner une définition précise. Physiologiquement, les seuls symptômes communs sont de mauvais résultats et la fatigue. Deux symptômes que l’on peut également observer chez un athlète qui n’est pas surentraîné, ce qui rend ce trouble difficile à repérer.

La fatigue est peut-être le meilleur indicateur. Chaque athlète ressent de la fatigue parce que l’on a besoin du stress physique pour améliorer sa condition. Ce processus de dépassement fait partie de tout programme de préparation athlétique. Le risque de surentraînement augmente considérablement lorsqu’un athlète ignore la fatigue causée par le dépassement et continue de se soumettre à un niveau de stress important pendant ses séances, sans s’accorder suffisamment de repos et de récupération.

Un athlète peut faire disparaître la fatigue accumulée pendant le dépassement en se reposant ou en s’entraînant légèrement pendant quelques jours. Après cela, il peut reprendre une préparation dans laquelle il soumet son corps à beaucoup de stress. Mais une fois que le syndrome du surentraînement a pris le dessus sur le corps, la fatigue ne disparaîtra pas si facilement. L’athlète peut devenir apathique, grincheux et perdre sa motivation. Le conjoint et les amis proches sont les plus à même de repérer ces symptômes psychologiques. Mais il y a d’autres indicateurs qui montrent que quelque chose ne va pas.

Dans le tableau ci-dessous, vous trouverez la liste des symptômes les plus fréquents, mais tous ne se manifestent pas. Un athlète surentraîné peut n’être conscient que de quelques-uns.

CatégorieSymptômes courants
PhysiqueFréquence cardiaque plus élevée ou plus basse que la normale Perte de poids Plus d’appétit que la normale Perte d’appétit Léthargie Sommeil agité, insomnie Fatigue chronique Douleurs musculaires Blessures musculaires et articulaires Cicatrisation lente des coupures bénignes Dysfonctionnement du cycle menstruel
PerformancePerformance très réduite dans les séances difficiles Faible puissance en cyclisme à une certaine fréquence cardiaque Lenteur en natation et en course à pied relative à l’effort Incapacité à terminer les séances Diminution de la force musculaire Perte de la coordination Détérioration de la technique
PsychologiqueMaussade, grincheux et émotif Apathie Faible motivation pour l’entraînement Faible concentration Perte d’estime de soi Niveau d’anxiété très élevé en course Perte de compétitivité Dépression
PhysiologiqueFaible niveau de pic lactique Fréquence cardiaque basse à haute vitesse ou puissance Fréquence cardiaque élevée pendant un effort à intensité faible ou modéré Mesure de la perception de l’effort élevée à n’importe quelle vitesse ou puissance Faible variabilité de la fréquence cardiaque Augmentation de la consommation d’oxygène pendant les efforts sous-maximaux Réduction de la capacité maximale d’effort
ImmunologiquePlus grande sensibilité aux rhumes, à la grippe et aux allergies Glandes lymphatiques gonflées Infections bactériennes Différentiel anormal des globules blancs
BiochimiqueDiminution de la concentration en glycogène des muscles Taux de cortisol élevé Baisse du taux de ferritine Réduction de la densité minérale des os

Vous remarquerez également que plusieurs sont contradictoires comme « plus d’appétit que la normale » et « perte d’appétit ». Cela s’explique parce qu’il s’agit d’un processus en plusieurs phases. Les symptômes peuvent évoluer entre la première phase et la dernière. Beaucoup de ces symptômes ressemblent à ceux que l’on peut observer chez des malades souffrant de syndrome de fatigue chronique, de la maladie de Lyme ou dans les premiers stades d’une mononucléose infectieuse. En fait, un athlète qui connait une fatigue profonde et durable et qui présente un des symptômes figurant dans le tableau doit se rendre chez son médecin pour vérifier s’il ne souffre pas de l’une de ces maladies ou d’une autre du même genre. Il faut éliminer toutes les autres infections possibles pour diagnostiquer le surentraînement.

Une préparation excessive est un phénomène trop fréquent chez les triathlètes confirmés. Cela peut basculer dans le surentraînement. Vous devez vous allouer quelques jours de récupération pour l’éviter. La fréquence et la durée des périodes de récupération varient selon les athlètes et ne peuvent être déterminées que par l’expérience.

Soyez prudent, et surtout prenez le temps de récupérer de vos séances avant de les enchaîner. Sinon cela sera contre-productif !

L’équipe Finisher Triathlon.

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